dimanche 9 septembre 2007

Chapitre 9 : La bibliothèque d'Alider

Le lendemain, les Fienpoti se réveillèrent dans la chambre que leur avait prêté Firion Nollio dans son château, sous le magnifique chant des oiseaux du jardin royal. Le feuillage des arbres était visible par les fenêtres des chambres d’amis, et le grand jardin s’étendait au pied du château, avec de nombreux bancs, des petits chemins dallés, deux fontaines qui ne fonctionnaient pas à ce moment-là, et également une vue dégagée du côté est. En effet, le cœur de la ville était surélevé par rapport au reste de la ville, mais cette surélévation était surtout marquée en direction du soleil levant. Chacun des jeunes sorciers, dans leurs chambres respectives, admirait le paysage, mais ils n’avaient pas oublié leur monde, leurs familles, leurs amis, Terlatour, Aix en Provence, et bien d’autres choses qu’ils désiraient revoir. Toutefois, leur souhait de visiter d’autres mondes était exaucé, et ils savaient qu’ils devraient se rendre également dans le monde de Tropon, de Xétou, et enfin à Heucalia. La journée s’annonçait belle, mais également riche en évènements, avec la Fête du Livre, avec la vente de nouveaux livres par leurs propres auteurs, mais surtout avec l’ouverture de la Bibliothèque, fermée dans sa quasi-totalité depuis un mois, et en travaux depuis six. Une journée couronnée par des évènements littéraires. Les adolescents, après avoir fait leur toilette, se rejoignirent dans le couloir, et descendirent au rez-de-chaussée. Le château, en pierres ocres, faisait quatre étages de haut, était de forme carrée avec une cour centrale. La partie est du château était réservée à la famille royale, avec le grand jardin. L’escalier en pierre recouverts par un tapis rouge amena directement les jeunes sorciers dans la salle à manger. Une longue table au centre de la pièce était entourée par une vingtaine de chaises au dossier ouvragé, et de beaux vases en verre soufflé étaient disposés harmonieusement sur cette table. Le petit déjeuner était déjà servi, et les Fienpoti purent choisir entre du chocolat chaud, du jus d’orange fraîchement pressé, du thé, des tartines de confiture ou au miel, de la brioche, et des petits biscuits délicieux. La famille Nollio était attablée avec la famille Rigalor, et tous les membres des deux familles royales conversaient entre eux. Les Quatre Sorciers aux Quatre Pouvoirs les saluèrent tous, et M. Nollio s’empressa de demander s’ils avaient passé une agréable nuit. Cela avait été le cas. « Tant mieux ! se réjouit le roi. Cet après-midi, nous avons beaucoup de choses à faire avec la Fête du Livre ! D’ailleurs, je vous invite tous, et je pense que Julien Bobinard, le bibliothécaire général, sera ravi que vous veniez assister à cette manifestation culturelle ! ».

Les anciens Fienpoti rentrèrent dans leur cabane, après s’être introduit discrètement dans le village des Marronniers. Amélie s’était téléportée deux fois afin de prendre des nouvelles, et acheter de la nourriture. Afin que personne ne sache où ils s’étaient réfugiés, ils prenaient ce dont ils avaient besoin dans un magasin des Marronniers de nuit, et laissaient l’argent sur la caisse. Ils changeaient régulièrement de boutique, afin qu’ils ne soient jamais surpris. Être recherché par la Peur n’était pas une position très facile à vivre. A deux reprises, leur cabane avait été trouvée par des habitants des Marronniers, qui avaient gardés leur secret. Autant la Peur se moquait de la plupart des personnes, autant les anciens Fienpoti pouvaient être très intéressants à avoir… Surtout que cette dernière avait mal pris le fait que les Fienpoti et la famille royale se soient enfuis, et qu’il ait laissé Pierre Monbikand dans la Cité aux Fées.

La matinée s’écoula tranquillement dans le château royal, et les adolescents étaient allés dans le jardin tandis que les deux couples royaux parlaient tranquillement. La reine était arrivée à dix heures d’une visite chez une amie habitant à une heure d’Alider, chez qui elle avait passé trois jours. Mathilde Nollio était une belle femme d’âge mûr, avec de longs cheveux châtains soyeux, une fine taille, un visage ouvert, et des yeux verts en amande. Les Fienpoti, Charles et Marine Rigalor, ainsi que Louis Nollio étaient assis autour d’une table dans le jardin, sous un grand saule. Une grande conversation avait lieue entre les Fienpoti.
« Donc, dit Fabien, pour récapituler, nous partirons directement au Temple de la Forêt Ancestrale où le roi nous a dit que nous trouverions le Triangle des Trois forces, gardé par les membres du Peuple Magique qui vit là-bas.
- Oui, acquiesça Alice. Et après avoir parlé à Henri, il m’a dit qu’il allait nous conduire lui-même avec son coche.
- Mais ne serait-il presque pas mieux de partir dès aujourd’hui ? demanda Nedjma. Car nous savons tous que nous n’avons pas beaucoup de temps à notre disposition, et que la Peur risque de très rapidement pouvoir ouvrir le Portail de Fept vers celui que nous avons verrouillé. Et il est fort probable que dans une semaine elle aura récupéré les Grands Trésors du monde de Tropon et de Xétou.
- En ce qui concerne le départ, lui répondit Inès, il est préférable de partir demain, puisque d’abord il est impératif que nous nous reposions, et aucun de nous ne peux dire le contraire. Nous être ressourcés à Fept ne suffit pas, il y a également de la fatigue physique. Ensuite, il faut préparer le voyage, et depuis ce matin des domestiques sont en train de faire les préparatifs, et ils n’auront fini que ce soir. Car le voyage pour aller au Temple de la Forêt Ancestrale va durer deux jours. Certes, c’est long pour le préparer, mais avec les festivités prévues aujourd’hui, et également avec le fait qu’il n’y a que quatre rigiou de disponibles, et qu’ils sont tous trop fatigués, ce n’est pas évident pour le roi de nous faire partir aujourd’hui. Profitons de cette journée pour nous reposer, car je crains qu’on ait plus beaucoup d’occasions pour cela. »
Inès, Nedjma et Fabien allèrent admirer la vue qu’on avait sur la ville, sur le conseil d’Alice qui avait appréciée le paysage offert par Alider « la Grandiose », et qui était restée assise à côté de Marine. La princesse de l’Armont observait son frère qui parlait à voix basse avec Louis. Ils riaient, ce qui donnait envie à sa sœur d’entendre ce qu’ils disaient, mais ils parlaient trop bas. En réalité, c’était Louis qu’elle regardait le plus. Il n’était pas laid, bien au contraire, et elle se sentit mal à l’aise quand il croisa son regard et lui sourit. Charles et Alice avaient tout deux remarqués le regard quelque peu admiratif de Marine envers Louis, mais faisant semblant de n’avoir rien remarqué. Elle trouvait le prince Nollio bien fait, et elle aimait le timbre de sa voix. Elle ne cessait de le regarder, et Louis se prêta au jeu de son admiratrice en lui adressant un sourire mystérieux. Marine se tourna vers Alice, et lui demanda si elle le trouvait beau. Elle acquiesça, et ajouta qu’ils iraient très bien ensemble, mais qu’il fallait laisser faire le temps. Après tout, ils ne se connaissaient que depuis la veille. De l’autre côté de la table, Charles faisait remarquer à Louis qu’il avait charmé sa sœur, et le concerné lui répondit que lui aussi l’avait été par elle. Ils rirent de cela, et Charles lui disait ce qui était susceptible de plaire à sa sœur, comme les sourires et les doux regards incessants. Dans un bel ensemble involontaire, le prince de l’Armont et la Fienpoti du Feu se levèrent afin de rejoindre leurs amis qui étaient plus loin dans le jardin. Marine et Louis se regardèrent, et se sourirent. Il passa négligemment une main dans ses cheveux, et se leva. Il s’adossa nonchalamment contre le tronc du grand saule, et il la regarda intensément. Ils restèrent ainsi, à se regarder droit dans les yeux, et en se sourient jusqu’au retour des autres adolescents un quart d’heure plus tard. Comme d’un commun accord tacite, ils firent comme si rien ne s’était passé, ce qui était d’ailleurs plus ou moins le cas. Quand le père de Charles et Marine vint chercher le groupe pour les emmener à l’inauguration qui allait commencer sous peu, Louis effleura la main de la belle princesse, et lui adressa un clin d’œil lorsqu’il se retourna. Les Fienpoti étaient trop préoccupés par tout ce qui s’était passé en Armont pour remarquer quoi que ce soit, et Charles admirait les tapisseries accrochés dans le salon qu’ils traversèrent tout en parlant avec son père.
A l’extérieur du château, ils rejoignirent Marguerite Rigalor qui était en compagnie de leurs hôtes. Ils empruntèrent l’avenue qui allait en direction de la Bibliothèque Royale d’Alider, et reconnurent des bâtiments aperçus la veille. Il y avait beaucoup de monde qui se pressait, et le roi avait d’ores et déjà jugé bon de passer par une rue plus étroite, et bien moins fréquentée afin de se rendre à destination. Ils longèrent des murs faisant environ deux mètres cinquante de hauteur, et qui cachaient les jardins des grands hôtels particuliers, et les cours des bâtiments administratifs comme le ministère des Finances et du Commerce. Le groupe arriva à l’arrière de la bibliothèque, et les Fienpoti furent étonnés en voyant d’aussi grandes fenêtres, des baies vitrés, et même un petit jardin couvert où des sièges étaient disposés afin de lire au milieu des plantes, et des étalages visibles à perte de vue au-delà d’arcades. Le bibliothécaire les attendait patiemment devant une porte donnant dans le jardin couvert, sachant que le roi avait prévu de contourner la foule en coupant par la bibliothèque afin d’aller au niveau de la porte d’entrée principale. Julien Bobinard, le bibliothécaire, blond aux yeux gris, d’une vingtaine d’année, et qui devait son poste probablement à ses nombreuses thèses littéraires connues inter-mondialement, guida les deux familles royales ainsi que les Quatre Sorciers aux Quatre Pouvoirs dans la bibliothèque rénovée. Ils n’en virent qu’une petite partie, Julien étant passé par la réserve pour ne pas gâcher la surprise même au roi, mais devant les étagères en bois verni, les lumières en fer forgé, le dallage au sol représentant à intervalle régulier un livre ouvert avec un B et la moitié d’un R sur la page de gauche, et la seconde moitié du R ainsi qu’un A sur celle de droite, le groupe eut le souffle coupé. Les réserves abritaient des milliers d’ouvrages, des doubles de ceux disponibles sur les étagères ou bien destinés aux autres bibliothèques du pays. En effet, si une des bibliothèques n’avait pas un ouvrage demandé en sa possession, il était commandé à la Bibliothèque Royale d’Alider qui l’envoyait et le reprenait après lecture. Ainsi un nombre indéfinissable d’œuvres était disponible dans les quatre coins du pays. Le jeune bibliothécaire s’avançait d’un pas assuré, tenant entre ses mains des feuilles contenant un texte écrit avec une très belle écriture. C’était le discours de Julien, celui qu’il prononcerait, et qui amènerait une réflexion sur le monde secret des livres et vantera les mérites de la bibliothèque rénovée. Il ouvrit une porte qui donna dans le hall, que personne ne regarda afin de le découvrir en même temps que les Aliderois peu après. Quand il ouvrit la grande porte d’entrée, la foule à l’extérieur se tue, et il monta sur une estrade. Il commença son discours, remerciant ceux qui avaient participés, financièrement, en soutenant le projet, ou bien les ouvriers qui avaient réalisés les travaux. Le roi se tenait à proximité, la famille Rigalor, les Terriens et Mathilde Nollio sur le côté, écoutant tous le discours. « Cher Aliderois, chers lecteurs de tout âge, je vous suis heureux de vous présenter votre bibliothèque entièrement rénovée. Une bibliothèque digne de la gloire du monde des écrits. La Bibliothèque Royale d’Alider la Grandiose est fière de son nom, et abrite tant de secrets que je suis heureux de vous faire partager ! Maintenant, que vous aimiez lire dans le jardin, dans un des salons, ou bien chez vous, ce sera encore plus simple qu’avant ! Je suis heureux de vous annoncer que les arcades ont été agrandies fin d’intégrer complètement le jardin à la bibliothèque, les fauteuils sont encore plus confortables, et équipés de lampes spécialement fabriquées pour la lecture, et les formalités pour emprunter des ouvrages ont été simplifiées. Les livres abritent tant de secrets, de mystères, de sens profonds, qu’il est impossible de tout percevoir. Tant de poésie, de songes, de rêveries… La littérature est un Art au même titre que la peinture, et même si, comme pour la sculpture, l’écriture n’est pas accessible à tous, la lecture l’est, et vous plonge dans le monde fabuleux des Ecrits ! Un monde si merveilleux, qui vous décrit des contrées si proches… mais lointaines par bien des côtés, des personnes qui ont ou non existés, des récits envoûtants… Je consacrerai toute ma vie aux Ecrits et à l’art d’écrire et je lirai sans cesse, mais je veux vous faire partager notre passion commune aux bibliothécaires de la Bibliothèque Royale d’Alider…». Julien continua de vanter les mérites de la bibliothèque rénovée et envoûtait la foule avec sa description de la littérature tandis que les Fienpoti se rendirent compte d’un élément qu’ils n’auraient jamais dû oublier : où étaient passés les Fées et Elfes qui étaient avec eux à Fept ? Ils posèrent la question à M. Rigalor qui avoua ne s’être pas rendu compte de leur disparition. En réalité, aucun membre de la famille Rigalor ne s’en était aperçu. Le bibliothécaire ayant fini son discours sur la bibliothèque, il se tourna vers le roi à qui il tendit les clefs de la porte qui avait été renfermée par deux employés. Firion Nollio déverrouilla la grande porte, et les deux employés ouvrirent les battants de celle-ci. D’autres employés les rejoignirent, et chacun prit en charge une vingtaine de personnes afin de faire une visite complète de la bibliothèque. Julien s’occupa des personnalités, et emmena les deux familles royales avec les aixois, ainsi que le maire d’Alider, et les ministres. Il leur montrait les beaux meubles en bois verni, les fauteuils rembourrés, les différentes allées, l’étage en mezzanine qui était l’un des principaux endroits de lecture, leur fit visiter le jardin avec des plantes exotiques et multicolores, mais qui dégageaient une atmosphère reposante et propice au calme. Les grandes vitres laissaient passer une lumière claire dans les pièces où étaient situés les fauteuils de lecture, et étaient colorées vers les rayonnages afin d’obtenir une lumière à la fois colorée et tamisée. Emerveillés devant la beauté de la bibliothèque, les Fienpoti questionnèrent le bibliothécaire sur le nombre d’ouvrages contenus dans la bibliothèque. Ce dernier leur déclara qu’une vingtaine de millier de livres était abritée dans ce « temple des écrits ». Il y avait même dans la réserve une grande quantité d’ouvrages anciens et authentiques, mais qu’il était possible de consulter grâce à des photos prises à l’aide d’un appareil importé de l’Armont. Même si le monde de la Lumière vivait dans une atmosphère somme toute assez moyenâgeuse, les habitants de ce monde savaient faire appel à la modernité quand cela était utile. Mais, même devant cette belle Bibliothèque Royale, les Quatre Sorciers ne cessaient de se poser des questions sur la disparition des Fées et Elfes qui les avaient accompagnés. Ils en parlaient entre eux tout en s’extasiant devant la beauté de la bibliothèque quand Julien, qui était à côté d’eux et écoutait leur conversation, répondit à leurs interrogations.
« Je me rappelle avoir lu dans plusieurs ouvrages que lorsqu’une Fée ou un Elfe venait à mourir, son corps disparaissait, réduite en milliers de particules qui vont dans toutes les directions, et que leur existence même était oubliée pendant quelques temps. Oubliée pour que l’acceptation de leur mort se fasse sans même que l’on se soit rendu compte de leur disparition. Je crains que ces Fées et Elfes dont vous parlez ne soient donc par conséquent morts.
- Mais ils n’avaient pas l’air d’être mourants ! s’exclama Alice.
- Le Peuple Magique est très doué pour cacher leur souffrance, expliqua Julien.
- Mais ils étaient justes derrière nous quand nous avons franchis le Portail vers ce monde ! ajouta Fabien. On aurait au moins dû les voir disparaître !
- Je pense, répondit le bibliothécaire, qu’ils ont dû cesser de résister quand ils vous ont vu franchir le Portail, vous sachant hors de portée de vos ennemis… Hors de portée de la Peur pour quelques temps… Si je sais cela, c’est que notre cher roi Firion Nollio m’a raconté votre périple ce matin. D’ailleurs, juste avant que vous veniez, j’ai trouvé dans la librairie qui se situe à côté de ce bâtiment, et qui est rattaché à la bibliothèque un ouvrage qui vous sera très utile. Je vous le donnerai après la fête du livre. »
Après avoir visité l’ensemble de la bibliothèque, tous les groupes sortirent sur la grande place où avaient été installées des estrades, et de nombreuses chaises avec des tables contenant des piles de livres. Toute la ville d’Alider allait venir acheter de nouveaux livres directement aux auteurs et bénéficier de la signature de l’écrivain sur son livre. Le roi acheta en compagnie du maire et d’Henri une dizaine d’ouvrages, et la famille Rigalor décida d’oublier le malheur de l’Armont en acquérant des romans. Le bibliothécaire s’éclipsa et revint une dizaine de minutes plus tard, tenant entre ses mains un ouvrage en quatre volumes, consacré aux différents mondes, répertoriés par ordre alphabétique, et qui étaient indexés par volume. Ces quatre tomes étaient riches en détails, décrivant globalement les multiples pays, royaumes et contrées des différents mondes, et les temples, cités bois et autres territoires appartenant au Peuple Magique, ou bien aux Gnomes étaient répertoriés. Ces livres était magnifiquement relié, et chaque volume était d’une couleur : gris, bleu, vert et rouge. Les Quatre Pouvoirs et les Quatre Eléments semblaient être un thème fréquent dans les arts tous confondus comme en témoignant des tableaux dans le château de Châteauor représentant les Eléments, ou bien quatre fils symbolisant les Pouvoirs qui s’assemblent et sèment le bien. Les Fienpoti remercièrent chaudement Julien qui leur sourit et déclara qu’il leur souhaitait bonne chance, et qu’il croyait en eux. Il murmura, peut-être plus pour lui-même que pour les Terriens, qu’il fallait toujours croire en le Bien, et qu’ainsi ce dernier triomphait toujours du Mal. Il s’éloigna afin de parler avec un écrivain, et les jeunes sorciers contemplèrent de l’estrade où ils étaient la foule qui se pressait et qui savourait du regard les ouvrages, ne sachant par lequel commencer une longue et fabuleuse lecture. Une heure après, ils allèrent au pied des marches permettant l’accès à l’estrade, afin de laisser place aux différents auteurs et au bibliothécaire, qui parlèrent tour à tour du sens profond de leurs récits, et Julien commentait car il avait eu le privilège de les lire avant la fête du livre. Le soir vint, et les deux familles royales finirent par rentrer, suivies par les Quatre Sorciers aux Quatre Pouvoirs. Firion Nollio, avant qu’ils n’allassent se coucher, les rassura en leur annonçant que les préparatifs étaient bien achevés, et qu’Henri était prêt à partir le lendemain dès neuf heures. Tout semblait parfait et merveilleux. Le doux sommeil s’empara des sorciers, qui, après un bref triste rêve où ils virent, chacun d’une différente manière, la mort des Fées et Elfes qui les avaient accompagnés, fut très tranquille…