dimanche 9 septembre 2007

Chapitre 8 : Alider la Grandiose

Un soldat était sur le point de franchir la Porte des Mondes quand le groupe arrivait de l’autre côté. Les Fienpoti ordonnèrent immédiatement au Portail de se refermer, mais ce soldat continuait d’avancer, alors que tous ceux qui étaient derrière lui, ainsi que les mages avaient arrêté de courir, et lui criaient d’abandonner. Ses yeux étincelaient de haine, et il continuait d’avancer. Il se faufila par la fine ouverture, et commença à franchir. Cependant, les battants achevèrent de se refermer à ce moment-là, et une moitié de son corps tomba, l’autre étant restée à Fept. Tous, que ce soit les Quatre Sorciers, la famille Rigalor, ou l’inconnu, détournèrent leur regard de cette moitié qui restait du soldat. Marguerite Rigalor, après avoir examiné les alentours, regarda les autres, et leur demanda : « Où sommes-nous ?
- Je ne sais pas, lui répondit Fabien. Nous avons franchi le Portail sans le savoir.
- Vous êtes dans le Monde de la Lumière ! leur annonça l’inconnu. En effet, le Portail était ouvert vers mon monde, car le roi Firion Nollio m’avait chargé de savoir pourquoi nous n’avions plus de nouvelles de notre ambassadeur. Il semblerait qu’il ait été capturé. Mais, permettez-moi de vous poser une question : qui êtes-vous ? Il me semble vous avoir déjà rencontré.
- Je suis Mme Rigalor, et voici mon mari, la Roi de l’Armont, mes enfants, dit-elle en désignant Charles et Marine, et voici les Fienpoti, Alice, Inès, Nedjma et Fabien. Nous devions nous rendre dans la Cité aux Fées dans la forêt du même nom, mais comme vous aviez ouvert la Portail à ce moment-là, nous sommes finalement arrivés ici. !
- Si vous voulez, je peux vous envoyer là-bas, votre majesté, déclara l’inconnu en désignant le Portail.
- Si cela ne vous dérange pas, monsieur, acquiesça la reine de l’Armont.
- Attendez ! s’exclama Alice. Nous devons trouver le Grand Trésor de ce monde ! Muriel De Potel nous a dit dans un rêve que nous devions nous rendre à Heucalia pour vaincre la Peur.
- C’est pour cela que vous vouliez l’Arbre d’Or ! fit Jacques Rigalor.
- Nous sommes désolés de ne pas vous l’avoir dit plus tôt, mais nous n’avions pas de temps à perdre à Fept, expliqua Inès.
- Si vous le désirez, je peux vous emmener à Alider, où réside le Roi Firion Niollo, dit l’inconnu. Je m’appelle Henri Zacariou, et j’étais envoyé par le Roi pour savoir ce qu’il était advenu de notre ambassadeur envoyé en Armont. Mais visiblement, la Peur a bel et bien pris possession de l’Armont, et je crains que notre ambassadeur n’ait été capturé. Venez, je pense que le Roi vous donnera le Grand Trésor afin de triompher du Mage Noir qui a causé de grands malheurs au monde de la lumière à de nombreuses reprises.
Les apprentis sorciers verrouillèrent le Portail afin d’éviter que le Sorcier Ténébreux n’envoie ses serviteurs les chercher. Celui-ci se composait de deux portes fines en bronze, et l’arche était en pierre grise. En regardant une carte que leur avait prêté Henri afin qu’ils satisfassent leur curiosité sur la géographie du pays, es Fienpoti se rendirent compte que le Portail se situait à l’intersection entre la route reliant les pays de l’Est aux pays du Sud-Ouest, celle qui menait à Alider, et celle qui allait vers les pays du sud, en passant par Palian. Le soleil commençait à décliner, et Henri décida d’emmener les nouveaux venus dans une hôtellerie dans un village proche, qui se nommait le Carrefour du Portail. Mme Rigalor était mal à l’aise de ne pouvoir payer sa chambre, ainsi que celle de ses enfants et des Fienpoti :
- Ne vous inquiétez pas, je possède suffisamment d’argent pour vous payer l’hôtel jusqu’aux pays du Sud deux fois ! Le roi tient toujours à ce qu’on ait beaucoup d’argent au cas-où. Nous irons à Alider avec mon coche.
- Et où logerons-nous à Alider ? demanda Nedjma. Nous ne désirons pas abuser de la générosité de votre Roi
- Je ne sais pas ! Nous verrons cela avec le roi, mis ne vous inquiétez pas, il vous logera avec plaisir. D’ailleurs vous êtes arrivés au bon moment, car à l’heure où nous arriverons, normalement, la nouvelle fresque devant le château devrait être inaugurée. Et le lendemain, ce seront les travaux de la Bibliothèque Nationale Royale d’Alider qui seront terminés. Bon, allons manger !
Ils mangèrent un bon repas, puis ils allèrent se coucher. Le lendemain, tout le monde était levé dès sept heures trente. Après un bon petit-déjeuner et une rapide toilette, ils quittèrent l’hôtellerie et se promenèrent en attendant de départ. Le village était très joli, avec ses coquettes maisons avec des tuiles bleues foncé, des façades rappelant les maisons dans la région de l’Alsace dans leur monde, des mères de famille parlant entre elles sur des bancs, tandis qu’elles cousaient les habits abîmés de leurs enfants, ou bien arrosaient les plantes devant leurs maisons. Des magasins se trouvaient au rez-de-chaussée des maisons sur la rue principale. Henri acheta des friandises locales pour tout le monde. Les chocolats au lait pralinés fondaient dans la bouche, les pâtes de fruit étaient savoureuses, et les sortes de nougat se révélèrent exquis. L’envoyé du roi alla chercher son coche, et leur donna rendez-vous à la sortie du village. Après que la reine et ses enfants, et les Fienpoti furent montés à l’intérieur, et assis sur les bancs rembourrés et très confortables, le coche, conduite par une drôle de créature deux fois plus petite qu’un cheval, mais beaucoup plus puissante, un rigiou, partit. Henri le conduisait à l’extérieur, et l’avait pris car il devait originellement rentrer avec l’ambassadeur, et voyager avec un coche était plus agréable que rester sur un rigiou toute la journée. Vers midi ils s’arrêtèrent à un relais, qui faisait face à une ferme, afin de déjeuner. Vers seize heures, ils aperçurent au loin Alider, qui se rapprochait au fur et à mesure qu’ils avançaient. Il y avait quelques carrioles transportant des fruits, des légumes, des poteries, etc… A seize heures vingt environ, ils arrivèrent devant la grande Porte sud de la capitale. C’était une grande arche de pierre ocre, avec un motif sur la pierre du milieu, et qui représentait un A majuscule calligraphique, avec une couronne au-dessus. Ils la franchirent, et arrivèrent dans les quartiers sud de la ville. La grande avenue était bordée par de grandes habitations de quatre étages, voire cinq, et pour faciliter la circulation, on avait adopté le parti de séparer l’avenue en deux, avec à gauche une voie pour se rendre vers le centre-ville, et à droite dans le sens contraire, les deux voies étant en sens unique. Les piétons bénéficiaient de grands trottoirs, et traversaient sur les passages délimités à chaque intersection prévus à cet effet. Les piétons étaient toujours laissés passer avec amabilité par les conducteurs de carrioles, de coches, ou bien par des personnes à dos de rigiou. L’avenue continuait de se diriger vers le cœur de la ville, et de nombreux commerces donnaient sur cette avenue. Les passagers du coche avaient ouvert les rideaux depuis l’entrée dans la capitale, et admiraient la ville. Cela faisait plus de dix ans que Jacques et Marguerite s’étaient rendus à Alider. Et ils n’eurent pas de mal à se remémorer pourquoi on surnommait la capitale de la Lumière «la « Grandiose ». Tout était grand et beau, bien que le mode de vie se rapproche de celui au Moyen-Âge sur la Terre. Toutefois, la qualité de vie était excellente, tout le monde vivait à son aise, et il n’y avait aucun des fléaux moyenâgeux. Le coche se rapprochait du centre-ville, et l’avenue aboutit à une intersection avec une autre. A gauche ou à droite se situait un boulevard, et tout droit une rue plus modeste en largeur. Ils s’engagèrent dans cette rue. En réalité, le cœur de la ville était calme, et moins de monde y circulait. On y trouvait les bâtiments administratifs, des hôtels particuliers, de nombreux jardins et parcs. La plupart des gens contournaient le cœur de la ville par les boulevards pour rejoindre les avenues, afin d’éviter de circuler par le centre-ville plus étroit, et moins propice à cela. Henri dirigea le coche vers son emplacement dans une cour à proximité du château. Le rigiou fut emmené par un palefrenier dans une grande écurie. Les Fienpoti, la famille Rigalor, et Henri se dirigèrent en direction du château royal. Ils passèrent par le Marché, où l’on trouvait de tout : des légumes et des fruits aux belles couleurs, gorgés de soleil, avec une senteur alléchante, et malgré le fait que ces fruits et ses légumes étaient inconnus des Rigalor et des apprentis sorciers, ils avaient hâte d’avoir l’occasion de les savourer. Ce marché se situait sur une grande place, où il se tenait tous les jours, et était l’endroit le plus fréquenté du centre-ville. Il y avait des marchands de poteries, de tissus, de vêtements, et de bien d’autres choses encore. Il y avait aussi des boutiques le long de l’Allée du Château. Ils passèrent devant la grande bibliothèque, les ouvriers sortaient leurs matériels, et l’on installait le nouveau mobilier, avec les livres. On mettait en place les pancartes qui permettaient de se repérer dans l’immense bibliothèque, et des affiches annonçant l’ouverture de la bibliothèque pour le lendemain furent placardées sur les portes ouvertes. Enfin, ils arrivèrent devant le château, et ils virent au sol la fresque qui représentait, comme la pierre centrale de l’arche du sud, un A majuscule, avec une couronne. Cette fresque était devant une fontaine d’où jaillissait une eau pure, brillante et lumineuse. Henri expliqua aux réfugiés que c’était la Fontaine de la Lumière, et que c’était la raison qui expliquait que son monde s’appelait le Monde de la Lumière. Cette eau avait beaucoup d’utilisations différentes : remplir des sphères placées dans les lampadaires, guérir de nombreuses maladies, servir de source de Magie, et on disait que de nombreux poètes avaient écrits leurs plus beaux poèmes après avoir bu de cette eau. Le roi les vit arriver depuis la porte du château où il se trouvait à côté du maire, et de nombreuses personnes. Tout le monde regarda la famille royale Rigalor, qui fut immédiatement reconnue, et Firion Niollo se dirigea vers eux : « Alors Henri, quelles nouvelles ? demanda le roi. Et je vous souhaite la bienvenue à vous, M. et Mme Rigalor, ainsi qu’à vos enfants et les autres adolescents avec eux.
- La Peur a envahi l’Armont, déclara Henri. Et les jeunes sorciers à côté de Charles et Marine Rigalor sont les nouveaux Fienpoti. Ils devaient tous se rendre dans la Cité aux Fées en Armont, mais ils étaient poursuivis à Fept, et j’avais ouvert le Portail à ce moment-là, donc ils sont arrivés dans notre monde. Les Quatre Sorciers aux Quatre Pouvoirs ont verrouillé le Portail.
- Et nous voudrions vous demander l’asile et le logement, car nous n’avons que le Grand Trésor de la Magiterrae avec nous, continua calmement et posément la reine de l’Armont.
- Bien sûr ! s’exclama le roi. Nous sommes tous solidaires, dans les cinq Mondes ! Je vous logerai dans les chambres d’amis du Château. Il y a de la place pour tout le monde ! Venez, je vais vous montrer vos chambres, puis vous me raconterez votre histoire ! »

Ils suivirent le roi, qui les conduisait à travers les couloirs de son Château. Les hôtes du roi découvrirent leurs chambres, puis ils se rendirent dans le magnifique salon de la famille Nollio. Tout le monde s’assit dans les fauteuils beiges confortables. Après un apéritif, le fils du roi, aux beaux cheveux blonds comme le blé, coupés court, aux yeux bleu saphir, et qui se prénommait Louis arriva, et le roi déclara : « Racontez-moi votre histoire, à moins que vous ne désiriez vous reposer ?
- Cela ira, merci. Alors… commença Mme Rigalor, qui raconta l’ensemble des aventures des Fienpoti du début jusqu’à la fin. Puis le roi prit la parole :
- Merci pour votre récit. Donc le Mage Noir à envahit votre pays, et les Fienpoti ont besoin des Grands Trésors. J’ai déjà entendu parler de Muriel de Potel par Magor, un mage des Temps. Je vous propose de vous reposer, et je vous donnerais toutes les indications sur le Triangle des Trois Forces, le Grand Trésor de notre monde. Bonne nuit, mers chers invités. »